Evolution de la maladie en l'absence de traitement |
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Lorsque le virus est introduit par voie sanguine dans l’organisme, il va gagner le foie. Il provoque alors, après une période d’incubation moyenne de 2 mois, une hépatite aiguë. La plupart du temps cette hépatite aiguë passe inaperçue
ou se manifeste par une simple fatigue qui n’inquiète pas le malade. Le sujet ne présente aucun signe apparent de la maladie et ne sait pas qu’il a été contaminé. Il ne l’apprendra éventuellement que plus tard lors d’un contrôle de routine ou lors de complications de la maladie du foie. Dans de rares cas (environ 10 % des cas), cette hépatite aiguë va se manifester par un ictère* (ou jaunisse) transitoire.
Après cette hépatite aiguë quelle soit ou non symptomatique*, 20 % des sujets guérissent spontanément sans séquelles. Ils éliminent définitivement le virus (la PCR ARN VHC* devient négative et les transaminases* se normalisent). Ils garderont toute leur vie des anticorps anti VHC* témoins du contact avec le virus.
Malheureusement, 80 % des sujets ne vont pas pouvoir éliminer le virus qui va persister plus de 6 mois dans le sérum et dans le foie (la PCR ARN VHC* reste positive). On parle alors d’infection chronique. Lorsque l’infection est devenue chronique, il n’y a plus de guérison spontanée possible.
Parmi les malades ayant une infection chronique, 20 % ont des transaminases normales. Dans la mesure où les transaminases en cas d’hépatite C sont fluctuantes dans le temps, plusieurs dosages sont nécessaires avant de conclure à cette normalité. On sait alors que les lésions au niveau du foie sont le plus souvent minimes. Il n’y a pas d’indication à faire une biopsie hépatique* ou à mettre en route un traitement mais il est essentiel de maintenir une surveillance pour ne pas méconnaître une poussée ultérieure qui conduirait à revoir cette attitude.
60 % des malades ayant une infection chronique ont des transaminases élevées. Ils présentent une Hépatite Chronique Active*. Le risque est alors que se développent progressivement des lésions de fibrose* plus ou moins sévères qui peuvent au stade ultime constituer une cirrhose*. Environ 20 % des malades ayant une Hépatite Chronique Active vont développer, après 10 à 40 ans d’évolution, une cirrhose*. Les facteurs conditionnant l’apparition et l’aggravation de la fibrose sont mal connus. La consommation régulière d’alcool est un facteur essentiel d’aggravation imposant l’arrêt total de toute consommation de boissons alcoolisées. Le risque d’une cirrhose est de se compliquer d’ un cancer du foie. Il n’y a aucun risque de cancer en l’absence de cirrhose. De ce fait, il est essentiel de mettre en route un dépistage du cancer primitif du foie (appelé carcinome hépato-cellulaire*) chez tout malade ayant une cirrhose ; Ce qui impose la réalisation tous les 6 mois d’une échographie abdominale et d’un dosage sanguin de l’alpha foeto protéine.